1/ Le metaverse, nouveau canal de vente pour les banques
Le metaverse émerge comme l’un des sujets chaud de la tech. Nombre d’acteurs, avec Facebook (ou plutôt Meta) en pointe, investissent massivement dans les mondes virtuels. La spéculation immobilière sur des terrains en ligne bat déjà son plein, les marques de luxe regardent avec attention ce nouveau canal. Et les banques dans tout ceci ? Elles peuvent se positionner comme des fournisseurs de moyens de paiement ou de crédits en crypto, voire ouvrir des agences virtuelles gérées par un mélange d’IA et de conseillers réels, à l’instar de la banque coréenne KB.
2/ Les cryptos confirment leur statut de classe d’actif à part entière
Les investissements se sont encore accélérés cette année, la valorisation des cryptos atteignant les 3000 milliards d’USD. La très forte volatilité observée ces derniers mois n’a pas refroidi l’enthousiasme. Avec l’émergence d’ETFs comme celui de Melanion ou le développement des univers virtuels, on peut anticiper une augmentation de l’utilisation de cryptos pour les paiements du quotidien ou en éléments de diversification de l’épargne. En attendant les crédits gagés sur des cryptos bientôt proposés par les géants de Wall Street comme Goldman Sachs.
3/ L’impact investing, futur de la gestion durable
La gestion durable a poursuivi son irrésistible ascension en 2021, portée par l’appétit des investisseurs mais aussi le renforcement des normes et la mise en place de SFDR. Désormais plus de 50% des inflows vont vers des produits article 8 intégrant des caractéristiques ESG ou des produits article 9 portant un objectif ESG.
Cette dernière catégorie devrait devenir dominante rapidement car elle apporte plus de garanties aux épargnants sur les caractéristiques ESG du fonds mais aussi plus de lisibilité. L’impact investing est l’avenir de la gestion ESG et la mutation se fera rapidement. Pour rappel, 76% des Français considèrent que l’impact de leurs placements sur l’environnement est important.
4/ La hausse des taux, bouffée d’oxygène pour le secteur bancaire
Depuis des années le secteur doit faire face à une situation inédite de taux très bas visant à soutenir l’économie. Cette politique monétaire a eu pour conséquence de comprimer les marges d’intérêt et a poussé le secteur à réduire drastiquement ses coûts.
Le retour de la croissance et avec lui la normalisation de la politique monétaire sont attendus en 2022 avec une hausse des taux directeurs mais aussi des taux sur les crédits immobiliers. Ceci devrait mécaniquement booster la rentabilité des banques et redonner les moyens d’investir dans l’UX ou dans des acquisitions, notamment dans la Tech.
5/ La concentration du secteur bancaire n’aura pas lieu
Le marché bruisse de rumeurs de rapprochement entre établissements, les régulateurs poussent aux opérations transfrontalières et pourtant rien. Les banques ont mis des années à nettoyer leur bilan, rationaliser leurs coûts et ne sont pas prêtes à se lancer dans des opérations complexes aux synergies parfois hasardeuses.
Même un établissement comme BNP Paribas doté désormais du trésor de guerre lié à la vente de Bank of the West ne parle que d’acquisitions ciblées. Les grands mouvements semblent être cantonnés au niveau national pour gérer un maximum de synergies : rationalisation de systèmes informatiques ou de réseaux d’agence.
6/ Les opérations de M&A se multiplient dans l’Asset Management
La gestion d’actifs, contrairement au secteur bancaire, devrait rester au cœur d’une vague d’opérations de concentrations. Au-delà d’opérations de grande ampleur souvent évoquées mais sans réalisation concrète (DWS avec UBS, StateStreet avec Invesco), les opérations ciblées vont se multiplier. On peut anticiper des rachats d’acteurs de petite taille dans les actifs réels ou l’ESG (voir les opérations en 2021 de BNPP AM ou Schroders) mais aussi l’adossement de gérants de taille moyenne (comme NN IP vendu à Goldman Sachs cet été).
Trop d’acteurs manquent de facteurs de différenciation sur leur gestions et restent à la traine sur l’ESG. La concentration du marché devrait donc se poursuivre.
7/ Le financement des Fintechs françaises bat un nouveau record
2021 était une année record pour le financement des Fintechs (plus de 760 millions d’investissement sur le seul second semestre) et 2022 devrait suivre la même dynamique.
Néanmoins, la remontée des taux d’intérêt ainsi que l’émergence de leaders bien établis devraient pousser à une sélectivité plus forte des investisseurs. On peut ainsi anticiper une polarisation des investissements sur un nombre réduit de Fintechs au détriment de jeunes pousses. Bien des places sont déjà prises, il faudra donc trouver des concepts innovants pour attirer des financements.
8/ Les BFI poursuivent leur révolution industrielle
2021 était un excellent cru pour la banque d’investissement avec des revenus (et des bonus) records. La croissance des revenus et des effectifs FO ne s’est pourtant pas traduite par une hausse des coûts au niveau des opérations.
L’électronification des transactions et la montée en puissance du flow business permet d’être moins sensible à la hausse des volumes. Les initiatives de réduction de coûts et d’optimisation de processus vont elles se poursuivre : digitalisation, portail client, RPA ou tokenisation des actifs. Ceci devrait permettre de faire baisser le coefficient d’exploitation, d’autant plus que l’activité devrait rester solide en 2022.